> Dossier téléchargeable avec les illustrations complètes en accompagnement du chapitre du livre. Résumé du chapitre : Le postulat de départ : l’inégalité territoriale face aux crises combinées Et si tous les lieux du territoire ne se valaient plus ? Et si certains lieux, très singuliers étaient notre meilleur espoir d’une résistance, d’une réponse efficace et anticipée aux crises en cours et surtout à venir ? Notre constat est que le territoire urbain et périurbain pensé et organisé à partir des mobilités du transports en commun, des mobilités actives, à partir des valeurs financières d’un foncier ségrégé selon l’intensité de la spéculation immobilière, que tout cela relève d’une vision qui n’est plus valide. Nous devons dorénavant adapter le territoire à des combinaisons de crises, climatique, de la biodiversité, environnementale, énergétique, économique, sociale. Dès lors, dans cette perspective qui peut paraître sombre, il est urgent de s’interroger : quels territoires sont les plus adaptables et dans quels délais ? Les sites hospitaliers et la résilience territoriale Les domaines centraux des CHU français sont des lieux totalement à part. Ils se distinguent d’ores et déjà du continuum habité par leur incroyable densité bâtie et la quantité astronomique de leurs flux de personnes et de ressources. Ils ont su pendant la pandémie de Covid 19 démontrer leur plasticité dans l’organisation de leur flux, ce qui a rendu possible une réponse imparfaite mais édifiante à cette crise sanitaire majeure. Poursuivre sur la trajectoire du dense et du fluide Allons plus loin : les sites hospitaliers sont par leur trajectoire même des laboratoires du futur territorial. Les principes actifs du « dense et du fluide » les organisent déjà depuis plusieurs décennies. Cela les a placé plusieurs décennies en avance pour la résilience à mettre en place dans l’ensemble de nos territoires. Le risque et le prendre soin écologique La rupture de paradigme se fait dans la double perspective offerte par les thèmes conjugués du risque et du soin. L’équilibre est à trouver entre une prise en compte effective des risques en tous genres, et la mise en place d’un prendre soin généralisé, des personnes, du vivant, des lieux et de notre biosphère, en un mot : écologique. Quand l’écologie s’installera-t-elle dans le redéploiement des sites du prendre soin ? Seul le prendre soin écologique peut assurer la cohérence de cette nouvelle vision des territoires. Les sites centraux de la santé sont devenus, ou deviennent rapidement « ultra massif ». Le nouveau type bâtimentaire qui émergent depuis le début des années 2000, l’hôpital compact à patios, est symptomatique de cette trajectoire de la massification. Il en est même l’un des moyens immobiliers majeurs : grâce à ces objets architecturaux nouveaux, la nappe bâtimentaire devient épaisse, dense tout en restant fluide. C’est justement ces deux caractéristiques conjuguées, densité et fluidité, qui font le succès de ce nouveau type d’organisation spatiale, accompagnant une structuration des soins de plus en plus modulaire et évolutive, tant à l’échelle bâtimentaire qu’à celle des sites. Le changement de nature des sites centraux de la santé, leur massification, influencent-ils leurs contextes et les dotent-ils de nouvelles propriétés d’organisation ? Perspective : nous devons replacer la « distinction des territoires » postulée dans une vision plus large, plus théorique aussi et nous nous inscrivons dans les théories de la biorégion en plein déploiement. Il faut insérer toujours plus les sites hospitaliers centraux dans la vision de la biorégion.