Le réseau EnsaÉco et le réseau Ramau se sont associés en 2023 pour produire ce rapport qui évalue la place occupée par les thématiques écologiques au sein des structures de recherche des écoles nationales supérieures d’architecture et du paysage – ENSA(P). L’objectif de l’étude est de comprendre dans quelle mesure les diverses équipes investies en France dans la recherche architecturale, urbaine et paysagère au sein des ENSA(P) traitent actuellement des problématiques écologiques. Le terme « écologique » est employé dans ce rapport pour signifier ce qui est « relatif aux questions d’écologie », sans adopter une définition restrictive de ce qu’est ou devrait être l’écologie, l’environnement, le durable ou le soutenable. De la même façon, le terme « recherche » employé ci-après englobe les recherches architecturales, urbaine et paysagère. Le repérage des structures de recherche Une première étape de ce travail exploratoire consiste à repérer les structures de recherche. Différents types de recherche architecturale, urbaine et paysagère ont été identifiés : – la recherche institutionnelle ; – la recherche doctorale ; – la recherche incitative ; – la recherche en structures privées, publiques ou parapubliques, hors ENSA-P. Ces quatre types de recherche sont compris comme des « modes de production » donnant lieu chacun à des documents, des organisations, des acteurs et des financements propres. Raisonner en mode de production permet ainsi de créer des ensembles cohérents qui permettront de dégager les stratégies déployées par les équipes de recherche et de mieux saisir leurs engagements scientifiques en matière d’écologie. Pour la recherche institutionnelle sont listés les entités de recherche, leurs regroupements en UMR, les réseaux et les chaires. Pour la recherche doctorale les thèses avec soutien financier d’organismes, celles menées en entreprises, collectivités ou administration et celles autofinancées constituent le corpus. Pour la recherche incitative l’étude repère les programmes de recherche du ministère de la Culture et ceux des autres organismes financeurs. Pour la recherche en structures privées, publiques ou parapubliques un accent est mis sur les types de structure d’accueil de la recherche doctorale en CIFRE et sur le CIR. Une chronologie d’évènements marquants pour la compréhension de cet écosystème de recherche avec les thématiques écologiques est dressée. Il s’agit de commencer à répondre à la question : comment les différentes équipes investies, en France, dans la recherche architecturale, urbaine et paysagère auprès des ENSA(P) s’emparent-elles des thématiques écologiques en 2024 ? L’étude établit un repérage des expressions de l’écologie, en proposant un « filtre écologique » qui fusionne des jeux de mots-clés précédemment étudiés. L’écologie a la particularité d’être un thème sans bords nets et d’engager une interdisciplinarité radicale. Pour ne pas définir ses contours à la place des chercheur(e)s, pour en accepter toutes les expressions, un filtre écologique composé de mots-clés a été établi sur la base de deux travaux de recherche ayant fait face au même problème de repérage de l’écologie, l’un sur l’édition et la presse architecturale, l’autre sur la pédagogie en ENSA(P). Un chapitre de l’étude teste l’idée d’un changement de paradigme : « les structures de recherches des ENSA(P) en régime écologique ». Sur un corpus de thèses différentes problématiques sont explorées : « la possibilité d’un nouveau schéma conceptuel de l’architecture », « l’économie de matière », « un mouvement contre la déréalisation », « une tonalité fataliste », « les espaces ou les populations fragilisés », « l’utile et l’engagement ». Ce rapport présente les conditions de réalisation d’une enquête ultérieure approfondie. Des hypothèses de travail et des points de vigilance sont esquissés. Trois pistes d’investigation peuvent découler de ce travail exploratoire : une analyse panoramique, une observation sur vingt ans (2002-2022), une observation sur soixante ans (1965-2022).