Interaction préméditée, interaction improvisée du médiateur culturel dans un musée
Résumé
L’activité du médiateur culturel, adaptée aux différents publics qui entrent dans les musées, mobilise des processus
interactionnels distincts. Le travail de ce professionnel s’avère à la fois ouvert et fermé : « ouvert » parce que durant son
animation, le médiateur s’adapte au contexte de médiation, « fermé » parce que l’activité de médiation culturelle repose sur
une solide connaissance des oeuvres, des publics et de leurs attentes. Cette double dimension de l’activité de médiation
semble mette en évidence un double processus d’interaction : préméditée (préparation de l’activité) et improvisée (mise en
oeuvre face au public). La problématique des interactions rend compte de la complexité de la mise en lien dans un espace
relativement ouvert, et nous conduit à la caractériser du point de vue des gestes professionnels.
Si l’activité du médiateur culturel a fait l’objet de conceptualisations avec les travaux de Dufiet (2012), d’Allard (1999), nous
concevons la professionnalité du médiateur avec l’approche de la communication plurimodale. Si le médiateur transmet un
contenu par son discours, son corps et ses gestes sont des médiateurs tout aussi puissants (Jorro, 2017, 2018).
Pour étudier ces interactions, nous prenons appui sur deux terrains de recherche : le Musée des arts et métiers à l’occasion
d’une co-animation entre une médiatrice culturelle et une professionnelle Meilleure Ouvrière de France et le Musée du Louvre
Lens à l’occasion de la présentation de la table d’orientation. Pour chaque terrain de recherche, un dispositif filmique a été mis
en place permettant de capturer et d’analyser les interactions entre le médiateur et le public. Puis, des entretiens d’auto
confrontation ont été réalisés pour confronter l’analyse du chercheur avec celle des professionnels en question.
Lors de cette communication, nous souhaitons mettre en évidence l’activité interactive du médiateur culturel et identifier des
gestes professionnels qui soutiennent cette interaction. Nous mettrons en débat la spécificité de ces gestes dans deux
contextes muséaux. Nous discuterons des enjeux de développement professionnel, qui peuvent être conçus dans le cadre de
la formation de ces professionnels, sachant que la majorité des médiateurs s’auto-forment sur le tas.